Cyberwoman

La grossesse

Publié le 27 février 2007, mise à jour le 13 mai 2007

C’est décidé, on va faire un bébé !! Nous en avons longuement discutés, nous sommes prêts. Nous allons être des parents cools, branchés, qui feront un bébé qui deviendra un adulte bien dans sa peau grâce à une éducation moderne, le top du top !!!

Deux mois plus tard, un spermatozoïde de Monsieur finit par trouver le chemin vers un des mes ovules. Ca va, le délai est raisonnable. Mon premier geste après avoir appris la nouvelle à mon entourage, est de filer dans le supermarché le plus proche pour acheter LA BIBLE des parents branchés : "j’attends un enfant" de Laurence Pernoud. Ce bouquin est indispensable car il contient une mine d’informations. Dès le premier soir, j’en ai déjà dévoré un tiers. La grande aventure peut démarrer, je suis parée, j’ai mon bouquin, les conseils de maman et belle maman., tout pour vivre la grossesse épanouie que tout le monde me promet !

Le premier trimestre :

Les trois premiers mois vont marquer le début de ma fréquentation assidue d’une pièce essentielle dans la vie d’une future maman : les toilettes. On m’avait prévenue, les 3 premiers mois sont les mois des nausées et je les aie toutes eues : nausée le matin, dès que je pose un pied au sol, nausées au moment des repas avec les odeurs de nourritures, et nausées à tout moment de la journée pour une raison ou une autre et même sans aucune raison. Et quand je dis nausées, pardonnez les détails scabreux, mais il ne s’agit pas seulement d’une envie de vomir mais de ... vomissements, bien réels. Dans ma bible de future maman, il est vivement conseillé de pratiquer un sport. Le sport, je le pratique déjà : je cours 4 fois par semaine pendant une heure. Le problème c’est que depuis que je suis enceinte, je n’arrive plus à courir. Au bout d’un quart d’heure, je suis essoufflée, j’ai mal partout et la course n’est plus un plaisir mais une corvée. Mon mari pense que j’ai peur de faire mal au bébé. Alors j’arrête la course à pied. Seulement voilà, moi qui aime bien manger (tant que je courrais, ça allait !) Je commence à manger pour 2, voir plus (et si j’attendais des jumeaux !!!) : rapidement mon ventre........ et le reste de mon corps s’arrondit.

Le deuxième trimestre :

Etant persuadée que le plus dur est derrière moi, j’entame la suite avec confiance. La visite du deuxième trimestre chez le gynécologue verra ma première engueulade. Je me déshabille, je monte sur la balance..... Zut ! D’habitude il reste sur son fauteuil et attends que je lui annonce mon poids. Mais là il se lève et vient voir : quoi ?!!! 8 kg en 4 mois !!! Mais c’est beaucoup trop ! Il en reste 5, tu vas où comme ça ? Toute penaude, je promets de faire des efforts pour le mois prochain. Malheureusement, cette remontrance ne sera que la première d’une série mensuelle !!! Le premier avantage de ma grossesse fait enfin son apparition : mon petit 85A se transforme rapidement en 90B et semble ne pas vouloir s’arrêter en si bon chemin ! Je continue ma fréquentation frénétique des toilettes, mais cette fois la raison est différente : le fœtus qui grandit appuie de plus en plus sur la vessie, ce qui occasionne une envie répétée de faire pipi. Je continue à manger pour un bataillon et vous l’aurez compris mon corps continue sa "mutation" plus ou moins harmonieuse et me mène jusqu’au 7è mois.

Le troisième trimestre :

Les trois derniers mois sont eux aussi pénibles. L’accouchement est prévu pour le 20 juillet, nous sommes au mois d’avril et je commence à ne plus savoir comment m’habiller. Tout l’hiver je me suis dissimulée dans des sacs qui se prétendent "vêtements de maternité" mais avec les beaux jours, il devient de plus en plus difficile de masquer ma silhouette qui est à mille lieux de ce que j’ai pu être. Moi qui ne mets pratiquement jamais de robes, je me vois contrainte d’en porter car c’est vraiment ce qu’il y a de plus pratique et ce sont les seuls vêtements qui me rendent "regardables". Je n’exagère pas : à 8 mois et demi, j’en suis à 17 kg. Je suis définitivement fâchée avec mon gynécologue. J’ai brisé tous les miroirs de la maison et je me répète inlassablement : ne t’inquiète pas, après l’accouchement, un bon petit régime et tu redémarres la course à pieds. En un rien de temps, tu retrouveras ta ligne. Les toilettes deviennent ma résidence secondaire, je connais chaque millimètre de la tapisserie par cœur (d’ailleurs faudra la changer !) Les mouvements les plus élémentaires de la vie quotidienne deviennent une épreuve des jeux olympiques. La montée des escaliers devient l’escalade de l’Everest. Le chemin pour se rendre à la boulangerie devient le 3000 m steeple. Enfiler ses vêtements, lacer ses chaussures, sortir de la baignoire, tous ces gestes anodins relèvent maintenant de l’exploit. Mais l’heure approche, plus que 15 jours. Je mets alors en pratique, un vieux conseil de grand-mère : tu dois laver tes carreaux et cela déclenchera le travail. Me voilà 4 jours plus tard à nettoyer mes vitres dans toute la maison........ pour rien !! Aucun effet !

Décidément cette grossesse est un calvaire : au lieu de m’épanouir, je me suis alourdie, enlaidie. J’ai passé 9 mois affreux, une fois ma ligne retrouvée (tu crois que j’y arriverai ?) je ne veux plus jamais ressembler un à Bibendum. Je me demande comment elles font toutes ces filles filiformes et pour lesquelles on ne se rend compte de la grossesse qu’au moment de l’accouchement ! Pour moi une fois, ça suffira !


calle
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