Cyberwoman

La séjour à la maternité

Publié le 27 février 2007, mise à jour le 13 mai 2007

J’ai à peine le temps d’admirer ma fille, qu’on me l’enlève déjà : " on va la nettoyer et l’habiller " La sage femme est affairée à me recoudre, j’ai eu droit à une anesthésie locale. Mon mari prend congé, il va rentrer, il est déjà 10heures du matin et il va aller se reposer.

Très vite on me ramène ma fille et on la place en couveuse près de moi. Au bout de quelques minutes de contemplation béate de ma progéniture, je sombre dans une douce somnolence. Après 2 heures passées en salle de travail sous surveillance, on m’amène enfin dans ma chambre. Ma fille me rejoint peu après. Elle est minuscule dans son berceau qui paraît immense ; elle dort paisiblement. Je m’allonge et apprécie le calme et la douceur du moment. Mes paupières une fois de plus se font lourdes……

Un bruit inhabituel me tire de mon sommeil ; j’ouvre les yeux et je réalise au bout de quelques secondes que c’est ma fille qui pleure. Je la prends dans mes bras et commence à arpenter la petite chambre dans tous les sens. Immédiatement mon instinct maternel me fait comprendre qu’elle a faim…….N’importe quoi ! L’instinct maternel ! Elle vient de naître, elle n’a encore rien avalé, faut pas être futée pour comprendre !

Le problème c’est que j’ai décidé de l’allaiter (oui c’est mieux, tout le monde le dit et c’est écrit partout !). Ce n’est pas un problème en soi, mais les autres mamans (celles qui n’allaitent pas), on leur amène le biberon à l’heure H. Qu’est ce que je fais ? J’attends qu’on vienne, j’essaie toute seule ?

Hey, l’instinct maternel ! C’est le moment de te manifester !

A ce moment, la porte s’ouvre : c’est le chef d’état major (vous vous rappelez ?). J’ai deviné à la seconde que j’allais me faire engueuler :

" Vous attendez quoi pour lui donner le sein ?

Heu.... je sais pas comment faire !

C’est pas sorcier pourtant. Allez, vous n’allez pas la laisser pleurer comme ça 1 heure. On l’entend jusqu’au bout du couloir."

Et elle sort de la chambre, me laissant honteuse.

Je m’installe donc au bord du lit et après plusieurs essais, réussis à faire prendre le sein à ma fille, tout naturellement. Une fois rassasiée, elle reprend le cours de sa vie de bébé : biberon, dodo, biberon, cris…etc.…

A midi, on m’apporte mon repas et je constate avec satisfaction en observant le plateau, que les kilos accumulés ces derniers mois vont rapidement prendre une claque pendant mon séjour à la maternité.

La journée s’écoula rapidement, ponctuée de pleurs, de tétées et de périodes de sommeil pour ma fille et moi-même. J’attendais la nuit avec impatience pour pouvoir enfin dormir et récupérer, mais consciente toutefois que je serais réveillée pour nourrir mon bébé. Je m’endormis après avoir regardé un peu la télévision. Cette nuit ne fut pourtant pas réparatrice. En effet, je dormais mal, de peur de ne pas entendre ma fille et une fois la tétée terminée, je n’arrivais plus à m’endormir de peur de rater la prochaine. Je sombrais finalement dans un sommeil profond juste 15 minutes avant qu’on m’apporte mon petit déjeuner.

Il est nécessaire d’aborder également un sujet délicat : la toilette intime après l’accouchement. Dans tous les bouquins que j’avais lus, aucun n’y faisait allusion. Et pourtant quelle appréhension, le lendemain matin lors de la douche : que faire ? Comment faire ? Est-ce que ça va faire mal ? De plus, ce n’est pas le genre de choses qu’on demande facilement, alors on se débrouille et…… ça fait mal !

La maman ayant pris sa douche, vint le tour du bébé. Je gagnais la salle de bain prévue à la toilette des bébés, d’autres mamans s’y trouvaient déjà. Certaines sont là depuis quelques jours et arborent un air suffisant de puéricultrice expérimentée.

Une infirmière m’explique les premiers gestes. Je commence par enlever le pyjama, le body et enfin la couche. Une petite baignoire est prête à côté de moi, j’y plonge ma fille qui a l’air ravie. Je la tiens à 2 mains, m’amuse un peu avec elle, mais il faut maintenant que je lâche une main pour la laver. Allez, que diable, t’es pas plus bête qu’une autre, me dis-je. Tu ne vas pas la noyer. Je jette un dernier regard autour de moi et finalement je m’en sors sans problème.

Le deuxième jour, dans la soirée, une autre désagréable surprise m’attendait : mes seins étaient " gonflés à bloc " et me faisaient souffrir le martyr (enfin pas autant que ça j’avoue, mais quand même). Quand je posais la question au chef d’état major, elle me répondit : " Et oui, forcément ! Votre bébé ne boit pas tout le lait que vous fabriquez " Je me sentais comparée à une vache ! Elle me conseilla donc de presser mes seins au-dessus du lavabo pour vider le lait. C’était l’heure de la traite !!!

Avec le recul, je me demande pourquoi on ne m’avait pas proposé un tire lait. Peut-être une question de taille de poitrine.

Le reste du séjour devint la routine : tétées, changes, bains, dodo et …… traites ! Le retour à la maison était proche……


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