Cyberwoman

Bébé à tout prix

Publié le 14 décembre 2011, mise à jour le 25 octobre 2012

Dès leur naissance, les enfants sont conditionnés pour leur vie future. On offre un poupon à une petite fille, une mini poussette et une mini cuisinière... A un petit-garçon ce seront des petites voitures et des outils en plastique....

Il est clair que la fillette n’aura pas d’autre choix que d’avoir des enfants une fois adulte et de faire toutes les tâches ménagères. Autant lui apprendre le plus tôt possible à changer une poupée, et à faire sa petite lessive puisqu’elle n’aura pas d’autre choix.

Comment ? Vous pensiez avoir le droit de ne pas avoir d’enfant ?? Quelle bonne blague ! Mais non, c’est impossible, vous êtes obligées, sinon vous deviendrez une sorte de paria, une traîtresse à son origine, une sorcière, que dis-je ? Une psychopathe ! Car il faut le dire clairement. Aux yeux des autres femmes vous n’êtes qu’un monstre qui n’aime pas les enfants. Eh oui, ne pas en vouloir signifie ne pas les aimer ! Qu’on se le dise !

Nous avons face à nous deux sortes de gens lorsque l’on ose avouer que l’on ne souhaite pas d’enfant. D’un côté ceux qui sont étonnés et demandent pour quelles raisons (parce qu’il faut se justifier évidemment). D’un autre, ceux qui reculent d’un pas et vous regardent suspicieusement et son prêts à brandir leur fourche. Rares sont ceux qui revendiquent cette non-envie d’avoir des enfants, mais nombreuses et différentes sont leurs raisons.

Lorsque j’étais enfant, lorsque je m’imaginais ma vie d’adulte, je pensais que j’aurais des enfants. Pour quoi ? Sans doute pour être comme tout le monde. J’ai même longtemps réfléchi à leur futur prénom. Et puis le temps a passé et j’ai réalisé qu’avoir des enfants n’était pas une obligation et qu’il fallait être prêt pour cela, attendre le bon moment. Benjamine de 4 frères et soeur, mes parents m’ont eu à 40 ans et cela m’a pénalisée par rapport à mes autres camarades qui avaient des parents jeunes et avec qui ils faisaient des choses durant leurs week-end ou leurs vacances. J’ai perdu ma mère à seulement 31 ans et de ce fait je m’étais dis que je n’aurais jamais d’enfant après 35 ans. Je ne voulais en aucun cas reproduire ce que j’avais vécut et ce dont j’avais souffert.

Ma vie ne fut malheureusement jamais stable suffisamment longtemps que ce soit sentimentalement ou professionnellement, pour que j’ai à y songer sérieusement. Un chômage se prolongeant bien malgré moi mit un terme à tous mes projets d’avenir et à 37 ans, lorsque je m’y attendais le moins, mon mari venant d’atteindre ses 40 ans, m’annonça qu’il souhaitait des enfants. Tout cela alors même que nous n’en n’avions jamais parlé et que nous n’avions de toute façon aucune relation sexuelle. Issu de familles catholiques et nombreuses, à leurs yeux, il était logique que nous aussi ayons des enfants. Peu importe que j’aie déjà exprimée mes légitimes réticences ! Passé un certain âge, on se rend compte que tous nos amis ont des enfants, et bientôt on ne les voit plus, car ils n’ont plus le temps. Et là on s’aperçoit qu’on vieillit et que ce sera bientôt trop tard pour être parent. Qu’on va passer notre retraite comme des vieux cons et mourir seul dans un hospice.

Alors la question est là : pour quelle raison faire des enfants ? Pour nous ? Pour eux ? Pour qu’il y ait quelqu’un pour nous tenir la main au moment de rendre notre dernier soupir ? Lui léguer nos biens ? Ou bien juste pour perpétuer l’espèce humaine dans un moment de passion ? Je suis de celles qui pensent qu’avoir un enfant en 2012 alors qu’on a 37 ans et qu’on est au chômage depuis 6 ans, est un acte terriblement égoïste. Qui voudrait voir ses enfants être aussi malheureux que vous l’avez été ?

Certaines femmes ne peuvent s’épanouirent que si elles enfantent. Etre enceinte est pour elles, le summum du bonheur. D’autres ne peuvent vivre qu’entourées d’enfants et n’ont qu’eux à la bouche. S’en est même saoulant car c’est à se demander si elles peuvent avoir encore des discussions d’adultes. Moi, je n’ai jamais ressenti cette envie ou ce besoin. Est-ce que cela fait de moi un monstre pour autant ?

Lorsque je pensais avoir des enfants, j’espérais pouvoir leur donner le meilleur, et même si l’on ne peut jamais être sûr de rien, je voulais pouvoir leur offrir les meilleures chances de réussir leur vie, qu’ils soient heureux, bien dans leur tête et qu’ils s’en sortent dans ce monde cruel. Quelle importance si j’approche les 40 ans, que les risques existent, que ce soit pour moi ou le bébé ? Que je conserve 15 kg de trop, moi qui ait été au régime toute ma vie ! Que je claque un congé maternité dans la tronche de mon nouvel employeur 1 mois après mon embauche ! Non, le principal est que mon mari soit heureux avec un enfant dont il ne s’occupera jamais. Tout ce qu’il a retenu c’est que je ne veux pas grossir. C’est d’un pathétique...

Il m’a annoncée hier que c’était terminé entre nous. Il va ainsi pouvoir chercher une autre femme dans le but d’assouvir son soudain besoin d’être père pendant qu’il en est encore temps. Me faire payer ainsi mon manque de chance face à la vie, me semble bien injuste et lourd à payer.


Voilà moins d’un an que j’aie écris cet article, et il y a 6 mois que mon futur ex mari a emménagé chez une femme de 42 ans qui a déjà des enfants ! De qui se moque-t-on ?!
calle
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