~ Cyberfred ~

retrouvez la liste de tous ses sites en bas de page

Etant fan de mangas et plus particulièrement de Kimagure Orange Road (Max et Cie en France), j'ai découvert l'année dernière un site français très complet sur le sujet. Son auteur, CyberFred, aujourd'hui devenu un ami, m'a accordé cette petite interview.

Bonjour, CyberFred. Tout d'abord, merci d'accorder quelques minutes à Cyberwoman ;o) "KOR - Music Hall", est je pense le plus gros site francophone sur KOR… Tout ce qui concerne KOR est contenu dans ce site, que ce soient les superbes illustrations d'Akemi Takada, les magnifiques musiques et chansons, tous les produits dérivés, etc… on y trouve vraiment son bonheur !

Cyberwoman : Combien de temps faut-il pour construire un site de cette taille ?

Cyberfred : D'abord, une petite précision : pour ceux qui ne savent pas encore ce qu'est KOR, cela signifie Kimagure Orange Road (Capricieuse Route Orange en traduction littérale). KOR est plus connu en France sous la forme d'une série animée qui est passée la première fois sur la défunte Cinq sous le titre de Max et Compagnie. KOR est globalement une histoire d'amour centrée autour d'un triangle amoureux (le garçon, Kyosuke (Max), aime en secret une belle jeune fille discrète appelée Madoka (Sabrina), mais il est lui-même aimé par une autre fille, Hikaru (Pamela), mais de manière plus ouverte.). KOR est une comédie qui frise avec le fantastique puisque le héros principal, Max, dispose de pouvoirs extrasensoriels dont il devra user avec discrétion durant ses aventures. J'ai ouvert le site KOR en décembre 1996, il y a quatre ans et demi. Il faut savoir qu'au tout début, ce site ne comportait qu'une seule page web, alors qu'il y en a plus de 160 aujourd'hui, accompagnées de 1600 images que j'ai optimisées pour leur grande majorité. D'un site spécialisé sur l'univers musical de KOR, il s'est peu à peu généralisé dans tous les domaines, tout en restant globalement littéraire. En fait, je crois que l'on ne peut pas définir le temps qu'il faut pour construire un site, car il est difficile de chiffrer une passion. La passion que j'ai pour KOR et que j'ai eue pour construire le site, ne m'a pas permis de tenir un suivi précis en terme de temps et de nombre de pages ou d'images. Je n'ai pas vu moi-même le site grossir au fil des ans. A vrai dire, malgré sa taille actuelle, je n'ai pas souhaité réaliser un site hyper complet. J'aurais pu le faire, mais c'est matériellement impossible. Mon site KOR est plus littéraire que dédié au téléchargement. C'est la raison pour laquelle on n'y trouve pas de vidéos. D'autres sites francophones se chargent parfaitement bien de cet aspect-là.

Cyberwoman : Tu n'es plus un ado, alors pourquoi as-tu eu l'idée de faire un site sur KOR ?

Cyberfred : (LOL) Certes, je ne suis plus un ado (et tant mieux, je dirais). Je crois plutôt me définir comme étant quelqu'un faisant partie de ce que l'on appelle la Génération Albator (ou Goldorak, comme on veut). J'ai en effet connu les premières diffusions des séries TV qui ont lancé l'animation japonaise en France dans les années 70 (Le Roi Léo, le Prince Saphir, Goldorak, Albator, Capitaine Flam, Rémi,…). Bref, je suis tombé très jeune dans la " marmite " de l'animation japonaise et j'ai continué à la regarder jusqu'à l'orée des années 90 où j'ai découvert sur la Cinq, Max et Compagnie qui a été une sorte de révélation. C'était la première fois où je voyais une série aussi originale, aussi peu violente et aussi humoristique, et ce, malgré la censure qu'elle subissait. Mais au début des années 90, le net n'était pas encore là, en France. Et à cette époque, je n'imaginais pas encore réaliser quelque chose autour de la série. En Mai 1996, je me suis donc mis au Net et j'ai décidé de créer un site " multi-univers " (" Le Site de CyberFred ") qui regroupait quelques unes de mes grandes passions méritant d'être partagées sur le net. Parmi celles-ci, KOR en a été le fer-de-lance, et il l'est toujours aujourd'hui. En fait, j'ai redécouvert KOR entre 1993 et 1995 à travers non plus la série animée que je connaissais déjà de par la Cinq, mais par les belles illustrations au pastels d'Akemi Takada que j'ai découverts par un art-book pirate de KOR que j'ai acheté et par la musique extraordinaire que je n'avais pas connue au temps de la diffusion de la série en version française. Ces deux aspects ont été quelque part comme une seconde révélation qui a été le grand facteur déclencheur de la construction de mon site KOR fin 1996. A ce moment-là, les sites KOR sur le net étaient déjà légions aux Etats-unis. Mais en Europe, et dans la francophonie en général, il n'existait aucun site traitant spécifiquement du sujet. Afin de me différencier des sites américains qui présentaient essentiellement des galeries de pastels d'Akemi Takada, des images de la série à tour de bras, ainsi que des fan fictions, j'ai spécifié d'entrée mon site KOR autour de la musique. C'est la raison pour laquelle mon site s'est appelé " KOR - Music Hall ", titre qu'il détient toujours aujourd'hui. A l'époque, je proposais des compositions musicales sous forme de fichiers MIDI et MOD. Cet assortiment de BGM était suffisant et économique au niveau de la place sur le serveur chez mon provider de l'époque (je n'avais droit qu'à 5 Mo au début !). C'est de cette manière que j'ai commencé à faire découvrir à l'Internet francophone la beauté musicale de KOR (et aussi la beauté de Madoka). Quelques pastels d'Akemi Takada de Madoka illustraient l'ensemble, avec quelques traductions françaises de quelques-unes des meilleures chansons de Kanako Wada que j'estime être une chanteuse de très grand talent. J'ai toujours pensé que KOR a eu une chance inouïe que ces deux femmes aient mis en commun leur immense talent pour la série TV de KOR). Pour le peu de place dont je disposais chez mon provider, j'avais ainsi conçu quelque chose de très utile et de nouveau pour les fans qui allaient par la suite et à leur tour manifester autour de mon site leur passion pour l'univers de KOR.

 

Cyberwoman : Je pense qu'aujourd'hui tu as su combler les milliers de fans de KOR, dont moi :o)

Je suis heureux que tu aies découvert l'univers de KOR et que tu l'aies apprécié au point d'avoir réalisé pour mon site un superbe fan art de Madoka (le tout premier que l'on m'ait confié sur mon site). Je t'en remercie encore. Il est vrai que la passion que j'ai eue pour construire un tel site qui s'est petit à petit bien étoffé en terme de taille, n'aurait pas été vraiment justifiée s'il n'y avait pas eu la communauté des fans de KOR que j'ai rencontrée. Au cours des dernières années, l'intérêt que les fans ont eu pour l'univers de KOR a incité à leur tour certains d'entre eux à créer leur propre site KOR. En France, nous avons maintenant une vingtaine de sites KOR francophones de toutes tailles rassemblés autour d'un unique forum de discussion dédié à cet univers et qui nous permet de nous rassembler en un seul point de la Toile. En quelques années, nous avons vu les sites KOR américains décliner et devenir des sites " fantômes ". Ils n'ont plus tout bougé malgré l'actualité vidéo et littéraire. Mais en France, il y a eu depuis l'an 2000 une explosion significative du nombre de créations de sites spécialisés sur KOR. Tous ces nouveaux sites ont fait en sorte qu'ils soient complémentaires les uns des autres quant aux thèmes qu'ils abordent. C'est cette complémentarité réelle qui fait que la France propose à présent l'ensemble des meilleurs sites KOR du monde de l'Internet, sans aucune contestation possible. Les voisins de la France ont aussi depuis 2000 vécu une explosion de leurs sites KOR, à une échelle plus réduite quand même. Mais en dépit de la qualité esthétique de leurs sites, ils souffrent entre eux d'une non complémentarité et d'une non originalité des thèmes abordés, ce qui banalise totalement l'intérêt de leur site, quitte à emprunter un peu chez les voisins français pour essayer d'améliorer leur présentation. Je ne veux pas crier " cocorico ", mais je pense que je peux remercier tous les fans francophones de KOR webmasters et non webmasters d'avoir permis que KOR devienne une aventure qui vaut la peine d'être vécue. La seule chose dont nous souffrons vraiment en France, c'est le fait qu'il n'y ait pas de support commerciaux vidéos sans censure en version originale sous-titrée (série, films, OAV). Aussi, avons-nous toujours cherché à l'étranger ce que nous pouvions obtenir de manière satisfaisante en France. Outre l'exemple des vidéos, il en est de même aussi pour les trois romans de " Shin KOR " qui ont fait la joie des fans de KOR italiens et que nous attendons toujours en France. Nous produisons donc nous-mêmes nos propres traductions afin que les fans puissent suivre l'actualité KOResque et que l'on ne soit plus laissés à la traîne. En tant que webmaster d'un site KOR, le plus important est d'être original et créatif, et de ne pas nous copier (ou cloner) entre nous. Si le webmaster se fixe cette règle d'originalité, il sait alors qu'il réalise un site de qualité sur le fond.

 

Cyberwoman : Changeras-tu un jour la forme du site ?

Cyberfred : Mon site a déjà changé trois fois de look en 4 ans et demi. Il est clair qu'un site, quel qu'il soit, ne peut plus se contenter de l'HTML de base. Mon site KOR a donc évolué vers une forme plus adaptée pour des sites de grande taille, et vers des procédures de programmation plus évolués comme le Javascript, le Java et les feuilles de style. D'autres sites KOR utilisent le Shockwave, le flash ou même le XML… preuve qu'en France, les sites KOR évoluent constamment aussi bien dans la forme que dans le fond. Mais le danger de l'évolution d'un site vers des techniques de présentation plus évoluée, c'est sa taille existante. En effet, si je devais aujourd'hui relooker tout mon site sous une présentation flash, ce serait pour moi un travail de titan impossible à réaliser vu le temps que je m'accorde à l'Internet. Mon site est devenu trop gros pour une évolution structurelle vers une nouvelle présentation graphique améliorée. Mais en fait, ce qui compte le plus pour moi, c'est moins l'aspect du site que le fond. On revisite toujours un site qui contient des informations constamment tenues à jour, même si ce site n'est pas d'un look hyper évolué. Il y a aussi des sites composés de très peu de pages qui sont d'une très grande qualité incitant à la revisite. Ma passion pour l'univers de KOR m'impose des règles de suivi constant, ainsi qu'un investissement en temps considérable. C'est en ne respectant plus cette règle que les sites KOR américains sont devenus " fantômes ". En France, nous tiendrons sans doute mieux qu'eux vu la complémentarité qui unit actuellement les fans autour de cet univers. Notre forum de discussion spécialisé est très actif et nous permet de mieux nous informer entre nous. Mais je voudrais revenir à une chose : quand je dis plus haut que la forme d'un site KOR n'est pas le plus important, je me permets toutefois d'exprimer un bémol qui me tient à cœur : la publicité. En effet, j'ai une sainte horreur de la publicité commerciale sur les page web. C'est la raison pour laquelle j'ai particulièrement tenu à ce que mon site KOR soit hébergé chez un provider gratuit qui n'impose pas de publicité. Cela n'engage que moi, mais je pense qu'il n'y a pas pire qu'une bannière publicitaire pour défigurer l'ouverture de la page d'accueil d'un joli site ou qui apparaît à chaque changement de page. Certes, je sais que la plupart des sites KOR sont hébergés par des serveurs qui imposent à l'ouverture des pages l'apparition systématique d'une ou plusieurs bannières publicitaires et que l'on ne peut pas faire autrement que de subir ce système. Mais pour moi, il m'est inconcevable de présenter un site comportant des pubs et tout un système de partenariat avec des sites (genre vente aux enchères) qui n'ont vraiment aucun rapport avec l'univers traité. Je crois que la pub et l'attrait du gain ont pourri l'Internet ces dernières années. Il devient de plus en plus difficile de garder une certaine indépendance visuelle par rapport à cette forme néfaste de communication qui défigure tout. Je ne peux moi-même pas l'éviter, puisque pour pouvoir utiliser les services d'un forum de discussion de qualité, on est obligé de voir des images de pub intégrées à la page du forum. Et je trouve cela bien dommage. Pour mon site, je refuse systématiquement tout accord de partenariat commercial, et c'est tant mieux pour son intégrité. Celui-ci a donc trouvé son rythme de croisière, et évolue autour d'un partenariat contributif de fait avec la plupart des fans de KOR qui sont vraiment très créatifs en matière artistique. D'ailleurs, toi-même, Audrey, tu fais partie de ce partenariat contributif, puisque tu as généreusement offert à mon site un merveilleux fan art de Madoka tout en couleur de toute beauté. Il faut savoir que mon site a reçu depuis sa naissance des contributions diverses d'une bonne vingtaine de fans que je remercie encore. Ces contributions sont de tout type : traduction de textes, fan arts, témoignages, musiques, images, outils graphiques pour améliorer mon site, liens stratégiques, etc…). Mon site KOR est ainsi devenu au fil du temps, un travail collectif de fans. C'est peut-être cela la destinée d'un site.

Cyberwoman : KOR - Music Hall t'a demandé beaucoup de temps. Et pourtant tu as d'autres sites… Tu as été un grand fan de la Guerre des Etoiles en plus ? Que sont-ce donc que ces deux sites ?

Cyberfred ::o) Plus haut, j'ai parlé de la Génération Albator… En fait, je suis surtout de la Génération Star Wars au sens année 1977 quand j'ai vu en famille pour la première fois la Guerre des Etoiles la semaine même de sa première sortie nationale en France. Ce film a eu une portée considérable dans ma vie. Je suis toujours un grand fan de la Guerre des Etoiles et je le serai certainement jusqu'à la tombe. Il est clair que découvrir le film de la Guerre des Etoiles en 1977, ça n'a pas le même impact intérieur que de le découvrir en 2001 quand l'univers des films à grand spectacle bourrés d'effets spéciaux est devenu somme toute banal. En 1977, j'ai découvert un film ahurissant, étonnant au possible et inoubliable. Jamais je n'avais vu un truc pareil et aucun des clones de la Guerre des Etoiles (Galactica, San Ku Kai, etc…) n'ont réussi à me retirer de l'esprit que l'univers de Star Wars est sans aucun doute la plus grande saga de science fiction de tous les Temps (passé et avenir). Outre l'explosion des techniques visuelles des films, le jeu vidéo directement inspiré de Star Wars a été le prolongement normal de ma passion pour cet univers. Je ne collectionne pas de goodies sur Star Wars, je préfère être créatif et ludique autour de cet univers. Le jeu vidéo et l'Internet allaient ainsi pouvoir m'aider à concilier cela. Et c'est la raison pour laquelle j'ai créé successivement deux sites web traitant de l'univers de Star Wars autour de deux jeux vidéos sur PC que j'ai adorés (et que j'adore toujours). Il s'agit des simulateurs de combats spatiaux intitulés TIE Fighter et Xwing vs TIE Fighter. Ces deux simulateurs ont contribué pour moi à découvrir une autre communauté de passionnés sur le Net autour de ces jeux. Mes deux sites Star Wars proposent essentiellement des missions que j'ai personnellement créées pour ces deux simulateurs. La taille des sites n'est pas aussi imposante que celle de mon site KOR, car le plus important est le travail que j'ai réalisé sur ces missions. J'avais envie de créer mes propres missions et développer tout un nouvel épisode de Star Wars autour d'eux. Globalement, cet " épisode " consiste à atténuer la notion de Bien et de Mal autour des deux camps qui s'affrontent (l'Empire et la Rébellion). J'ai donc imaginé qu'au plus fort de la domination Impériale, un officier de l'Empire, as du pilotage, décide de trahir son camp pour passer dans celui des Rebelles avec son propre chasseur (qui est pour les spécialistes un TIE avancé). Cet officier du nom de Redtie devra prouver aux Rebelles qu'il est bien un traître à l'Empire au cours de missions extrêmement périlleuses contre son ancien camp. J'ai donc imaginé toute une saga où il pilote son chasseur impérial parmi ceux des Rebelles (Xwing, Awing, Bwing, etc..) et cela, au travers de missions aussi intenses que spectaculaires. J'ai trouvé ce scénario de base très intéressant et cela m'a même permis d'endosser moi-même le rôle de ce personnage au sein de la communauté des autres pilotes que je rencontre régulièrement sur le Net pour jouer avec eux lors de combats, de mêlées et de campagnes. De temps en temps, je rencontre quelqu'uns d'entre eux dans une salle de jeu en réseaux. Encore une fois, je voulais créer des missions à télécharger différentes de celles que l'on voyait sur le net. Mon site dédié au simulateur TIE Fighter était, en 1996, le seul qui proposait des missions inédites en langue française ; les sites américains étant encore légions sur ce plan-là. Créer une mission prend énormément de temps et d'essais. Il faut environ un mois de travail pour en boucler un. Et je ne parle pas des éditeurs de missions buggués ou limités que j'ai utilisés au début et dont il fallait contourner les défauts par les moyens du bord. Sans vouloir me vanter, je pense avoir créé des missions très intéressantes et souvent bourrés d'humour. Par exemple, j'ai imaginé une mission intitulée la Course Galactique où des chasseurs impériaux faisaient la course entre eux. J'ai incrusté à l'occasion des commentaires de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué… A la fin, ils sont tous les deux obligés de fuir car l'Empereur n'est pas content que le chasseur Rebelle gagne la course au lieu d'un des concurrents Impériaux. Ou encore, quand il y a eu la grande grève des transports routiers en France en 1998, j'ai créé une mission intitulée Buttons les grévistes! où l'Empire, que le joueur incarne, doit détruire tout un convoi spatial de vaisseaux de marchandises grévistes issus de la planète France ayant imposé un blocus commercial dans tout l'Empire. Pour compliquer la mission, le convoi des grévistes était protégé par des syndicats présentés sous la forme de chasseurs de couverture rapides dont le niveau d'intelligence artificiel était proportionnel à l'importance des principaux groupes syndicaux en France (il va de soit que j'ai mis la CGT au niveau Jedi). Jamais dans une mission, je n'ai eu tant de plaisir à incarner l'Empire, tellement j'en avais ras-le-bol des grèves des transports qui paralysaient la France (LOL). Star Wars a ainsi contribué à travers les films, les jeux et l'Internet à me faire connaître beaucoup de gens sur Internet. Je pense leur donner beaucoup de fils à retordre quand ils tentent de m'affronter en réseau (LOL). Nous n'avons pas tous des sites web, mais nous apprenons beaucoup de choses sur les techniques de combat et leur amélioration. Il y a ainsi partage des connaissances techniques au sein de cette communauté (envers les nouveaux pilotes qu'envers les anciens) comme par exemple tester des missions nouvelles.

Cyberwoman : Pour rester dans l'univers du manga, tu viens tout juste d'en créer un nouveau. Celui-ci est très surprenant car il concerne Susanna Marlowe, la plus grande rivale de Candy, celle qui lui volera Terry, son grand amour. Pourquoi avoir voulu lui consacrer un site ?

Cyberfred : Oui, il faut que je m'explique, sinon je risque de provoquer des crises cardiaques çà et là (LOL). Il y a plusieurs raisons profondes qui ont motivé la création de ce tout nouveau site que j'ai ouvert dernièrement, le 8 mai 2001. A la base, tout est lié à la rencontre d'une nouvelle communauté de fans qui n'a rien à voir avec celle de KOR. Il s'agit des fans de l'univers de Candy. Cette situation qui peut en surprendre plus d'un est parfaitement explicable. Après quelques années d'exploitation de mon site KOR, celui-ci a trouvé son rythme de croisière. Son importance en terme de taille m'a incité à m'intéresser à d'autres sites francophones de même importance liés à l'univers de l'animation japonaise et dont les webmasters sont de la même génération que moi. Je pense que l'âge du webmaster influe beaucoup sur la qualité et le fond d'un site. En 1999, j'ai finalement trouvé un site lié à l'univers de Candy et qui m'a paru être d'une qualité telle que sa webmistress (Sophie) en a fait un espace particulièrement idyllique et dont je n'ai pas trouvé l'équivalent ailleurs. Personnellement, je n'étais pas vraiment un fan de Candy. En bon amateur de SF, je préférais de loin les Goldorak et les Albator qui passaient à la télé. Mais je connaissais déjà Candy puisque à l'époque des premières diffusions de Goldorak (dans l'émission Récré A2, en 1978), Candy était également au programme. J'ai donc suivi la série car il fallait d'abord voir Candy pour voir Goldorak ensuite. En 1999, je n'avais donc vu la série qu'une seule fois, et c'était dans les années 70. En redécouvrant l'univers de Candy à travers le site de Sophie, je n'avais donc à l'esprit que des images confuses d'une petite fille subissant les pires tourments de la vie, mais qui en même temps apportait le bonheur tout autour d'elle. D'où l'intérêt d'un nombre considérable de fans à travers le monde vraiment passionnés par cet univers. Candy, c'est plus ancien que KOR (1975 contre 1984). On trouve des fans de Candy qui sont souvent plus âgés que ceux de KOR. Sophie, la webmistress du site de Candy, a créé ce que je pourrais définir comme l'équivalent de mon site KOR, mais côté Candy. Elle utilise un talent inventif sans cesse renouvelé pour proposer des rubriques intéressantes et originales aux fans. C'est cela qui m'a attiré sur son site et c'est de là que je me suis de plus en plus intéressé à la communauté des fans qu'elle avait rassemblés autour d'elle. J'ai donc découvert des gens particulièrement passionnés par leur univers à travers le forum de discussion que Sophie administre actuellement. Elle et moi avons échangé beaucoup d'idées pour améliorer nos sites respectifs, ainsi que des souvenirs nostalgiques sur les séries d'autrefois qui ont fait les grands moments de la télévision pour la jeunesse en France durant les années 70. J'en ai profité pour faire découvrir KOR aux fans de Candy tout en m'intégrant progressivement à leur univers. Cependant, je n'avais pas trop d'idées à exprimer sur la série Candy car je n'avais pas suffisamment de recul et de vision de fond sur les personnages. Au fil des discussions que j'ai eues avec les fans, je me suis vite rendu compte qu'ils avaient une dent toute particulière envers un des personnages de l'univers de Candy : Susanna Marlowe. Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, Susanna Marlowe est quelque part la rivale de Candy. Candy contient tout comme KOR un triangle amoureux. A la fin de la série, Susanna finira par avoir Terry qui est l'homme qu'elle et Candy aiment toutes les deux. Et la pauvre Candy est obligée d'abandonner la lutte pour le bonheur de sa rivale (mais peut-être pas pour celui de Terry). Ainsi, les fans haïssent particulièrement Susanna car ils accusent cette dernière d'avoir volé Terry à Candy. Je me suis vite intéressé à cet aspect controversé de cet univers parce que j'ai su qu'il y avait là une vraie cause à défendre. Il faut savoir qu'un fan de Candy se comporte différemment d'un fan de KOR. Le fan de KOR exprimera plus souvent une préférence pour la beauté esthétique des personnages (Madoka, Hikaru, Yukari…) et pour leurs talents particuliers (la musique). Mais un fan de Candy, lui, est quelqu'un de particulièrement sensible et engagé envers les actions des protagonistes. Aussi, j'ai vite compris que pour parler d'une situation controversée autour de l'univers de Candy, il fallait aussi se montrer partisan. Il faut savoir que les fans de Candy font partie de multiples groupements spécifiques (les CandyTerry's Lovers, les admirateurs d'Albert, ceux d'Anthony, les anti-suzie, etc…). J'ai donc commencé à défendre Susanna et j'étais le seul à le faire sur le forum. J'ai ainsi créé un groupe de défense de Susanna qui s'appelle le SML (Susanna Marlowe's Lovers). Cette situation a abouti sur le forum à des confrontations humoristiques entre les fans inconditionnels du couple Candy/Terrence et moi-même. Cela m'a permis de faire connaissance avec d'autres membres de la communauté des fans de Candy particulièrement engagés et avec lesquels, ma foi, on a de bons rapports. Cela permet d'oublier un peu le conflit judiciaire qui oppose actuellement les deux mangakas de Candy. Et c'est ainsi qu'en Mai 2001 j'ai décidé de créer un site exclusivement consacré à Susanna Marlowe. Il existe une quantité incroyable de sites consacrés à Candy de par le monde. En France, les sites Candy se comptent sur les doigts de la main (dont deux principaux, parmi lesquels on trouve celui de Sophie). J'ai donc souhaité créer tout un site exclusivement consacré à la gloire du personnage le plus haï de l'univers Candy : Susanna Marlowe. C'est le seul site au monde qui ait osé faire cela, mais personne ne pourra contester l'aspect complémentaire qu'il apporte à l'univers de Candy. J'y ai mis toutes mes connaissances en matière de programmation sur le web (mon site KOR m'ayant bien appris en la matière). Susanna Marlowe méritait son propre site et je l'ai fait. Je ne le regrette pas du tout. En lui consacrant tout un site, je souhaitais défendre sa cause car elle subissait trop " d'injustices " de la part des fans. Susanna est une personne qui n'a rien à se reprocher et ne mérite pas que tant de monde la déteste. Enfin, si vous visitez le site, vous verrez par vous-même l'engagement chevaleresque que nous, les SML avons à l'égard de Susanna. Ainsi, entre le site KOR et celui de Susanna Marlowe la différence de ton au niveau de l'engagement est notable. Depuis l'ouverture, certains fans ont commencé à montrer de la sympathie envers Susanna, et même à entrer chez les SML. Mais la route sera longue avant de convaincre tous les fans. Ce n'est pas grave : je suis très patient (LOL).

 

Cyberwoman : Parmi tes nombreux talents, on compte webmaster, infographiste, mais aussi écrivain ! " Le Seuil de Divinité " est un roman de science-fiction métaphysique malheureusement non publié mais que l'on peut retrouver online. Cette œuvre représente pas moins de 300 pages ! (un petit commentaire ? ;o)

Cyberfred : Difficile de faire un petit commentaire sur ce roman, vu le temps que j'ai passé pour le rédiger. Je risque de faire un gros commentaire, mais je vais essayer de ne pas faire trop long. Le Seuil de Divinité est un roman que j'ai écrit sur une période de dix ans environ, suite à une bande dessinée que j'ai réalisée avant (hé oui, je dessine aussi). Il s'agit du plus gros travail littéraire que j'ai réalisé jusqu'à présent. Commencé en 1987 (quand j'ai eu mon premier PC), je l'ai achevé en 1997. Pour résumer, cela raconte l'histoire d'un héros du nom de Starwallis (n'y voyez pas là une allusion à Star Wars, vous vous tromperiez) vivant à une époque inconnue de notre calendrier, affrontant avec son amie Diaphane des épreuves apocalyptiques qui les mèneront tous les deux vers des univers totalement inimaginables. C'est un peu du Matrix avant Matrix mais à l'échelle divine. Outre l'ambiance qui aborde beaucoup de domaines de la SF, j'ai rajouté une dimension métaphysique au roman qui décrit des concepts assez transcendantaux. Ca change des romans que l'on rencontre habituellement. Il m'est difficile de résumer plus avant le roman car je ne souhaite pas trop en dire afin de ne pas gâcher le suspense. Ce roman est disponible gratuitement sur Internet sur le site que je lui ai consacré. Pour le protéger, j'ai utilisé une technique littéraire qui consiste à entrer un code spécial dans certaines phrases du roman de manière à générer des mots-clés qui désignent directement son auteur. Ainsi, pour passer outre la protection, il faudrait réécrire tout le roman sous une autre tournure. C'est pas grand chose, mais c'est toujours ça. Certains de mes lecteurs disent que je devrais l'éditer, mais honnêtement, je n'ai pas eu le temps ou le courage (c'est selon) de me charger d'une telle chose. J'attends plus de retours et de critiques de la part de lecteurs qui me confirmeraient si cela vaut vraiment la peine ou non de le faire. La forme que je présente peut aussi faire hésiter certains lecteurs. En effet, comme il y a 392 pages Word au format A4 à lire, il est clair qu'il vaut mieux disposer d'une imprimante pour lire confortablement le tapuscrit à tête reposée. C'est là la limite de l'Internet : il est difficile de publier de longs textes en ligne pour un public qui n'a pas souvent le temps de s'accorder du temps pour lire, et cela même si on peut en profiter du document hors connexion. Mais il ne faut pas s'en faire : certains lecteurs quand même ont osé tout lire à l'écran et ne l'ont pas regretté par la suite.

Cyberwoman : L'envie d'écrire te démange-t-elle encore ou bien préfères-tu te consacrer exclusivement à tes sites ?

Cyberfred : Mes sites me permettent déjà d'écrire énormément de choses. Ce sont essentiellement des sites littéraires souvent abondamment illustrés d'images. En fait, je n'écris plus que des nouvelles assez courtes pour mes sites KOR et Susanna Marlowe qui frisent de temps à autre avec le cross-over (mélange d'univers). Je ne pense pas avoir le temps d'écrire l'équivalent d'un roman entier comme le Seuil de Divinité. J'ai une vie professionnelle et une vie privée qui ne me donnent plus vraiment le temps de m'investir dans ce type d'activité. L'Internet, qui est une autre sorte de vie, me donne suffisamment de travail pour occuper pas mal de mon temps libre. Hé oui, ça bosse dur dans les chaumières (LOL). Mais comme je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait, je ne peux pas non plus me prononcer avec précision sur cette question. Mais ta question en appelle plusieurs : durant combien de temps vais-je pouvoir encore m'occuper de mes différents sites ?… Comment mesurer la passion que l'on a pour un univers par rapport à la motivation que l'on a au fil du temps pour entretenir le site qu'on lui a consacré ?… Honnêtement, je ne me vois pas m'occuper d'un site KOR jusqu'à ma retraite. C'est marrant à dire, mais peut-être me faudra-t-il songer dans quelques années à transmettre les clés d'un de mes sites à quelqu'un de suffisamment motivé pour le faire vivre. Ce qui est bien avec les sites web personnels, c'est qu'il n'y a pas besoin de notaire pour leur transmission (LOL).

Cyberwoman : De tout ce que tu as réalisé, duquel es-tu le plus fier ?

Cyberfred : Assurément le roman du Seuil de Divinité. En effet, il s'agit du seul travail qui me soit vraiment personnel. KOR, Candy et Star Wars sont des univers que je n'ai pas inventés. Je n'ai fait que les emprunter pour créer un environnement convivial que j'ai promu à ma manière sur Internet. Mais le Seuil de Divinité est pour moi l'œuvre de toute une vie, même si parfois certaines influences de tel ou tel auteur transparaissent.

Cyberwoman : Un petit mot de la fin ?

Cyberfrred : Eh bien, cela fait maintenant cinq ans (Mai 1996 - Juin 2001) que je suis présent sur Internet. Je suis heureux d'avoir fait partager durant tout ce temps à la communauté des Internautes des univers qui me passionnent. Finalement, Madoka, Susanna et Diaphane sont trois cyberwomen qu'il fallait absolument leur faire découvrir et je suis heureux d'y être parvenu. Je remercie les amis que j'ai rencontrés sur le Net au fil de ces années que j'ai partagé avec eux sur l'Internet. Ils m'ont toujours encouragé pour ce que j'ai fait, et je fais tout pour ne pas les décevoir. Je les remercie infiniment pour tout. Et je te remercie également, Audrey, ainsi que toute l'équipe de Cyberwoman, d'avoir permis de m'exprimer sur cet espace virtuel qu'est votre revue sur ce que j'ai réalisé durant ces cinq années de travail, d'échange, de contacts et d'activités ludiques sur Internet. Cette interview permettra peut-être à ceux qui me connaissent déjà de découvrir quelques-unes des passions que je n'avais pas eu le loisir de leur faire partager jusqu'ici, qui sait ?…

 

Interview réalisée par </Rymeline>

 

Les 5 sites de CyberFred :


Kimagure Orange Road - Music Hall


Le Site de Susanna Marlowe


Le Seuil de Divinité


La page TIE Fighter de RedTIE


La page XvT de RedTIE

 

 

 

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